Causes de mortalité du jeune veau

Causes de mortalité du jeune veau

Causes de mortalité du jeune veau 1300 867 Calf Lyte Plus

Diverses causes peuvent être à l’origine de mortalité chez le jeune veau. Les taux de mortalité des jeunes bovins en fonction des classes d’âge sont des paramètres technico-économiques importants à suivre. Le taux de mortalité est à distinguer du taux de morbidité : le premier est le nombre de veaux morts sur le nombre de veaux nés sur une année ; le second est le nombre de veaux malades sur le nombre de veaux nés. Le taux de morbidité est également un paramètre technico-économique important. On peut supposer qu’il existe une corrélation forte entre les 2 mais ce n’est pas toujours le cas : un élevage peut avoir un taux de mortalité élevé et un taux de morbidité faible et vice-versa. Ceci peut donner des indications sur les causes que nous aborderons ensuite. Ici, nous nous intéresserons au taux de mortalité des veaux entre 0 et 6 mois.

L’objectif généralement préconisé est que ce taux soit inférieur à 5%. Toutefois, on constate de nombreuses disparités entre les élevages : certains parviennent à avoir des taux de mortalité inférieurs à 2% pour les meilleures années mais ce taux peut parfois dépasser les 20% dans les pires circonstances.  Pour parvenir à minimiser le taux de mortalité des jeunes veaux, il convient tout d’abord d’identifier les causes les plus fréquentes, qui peuvent varier en fonction des élevages mais aussi des années.

 

Quelles sont les causes de mortalité chez le jeune veau ?

 

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Il est important de surveiller le taux de mortalité des veaux au sein d’un élevage car les répercussions économiques sont majeures. Une grande partie de la mortalité a souvent lieu dès la naissance ou bien rapidement après le vêlage, soit dans les 24 à 48 heures de vie, on parle alors de mortinatalité. On peut notamment citer les causes de mortalité suivantes chez le veau :

  • Les difficultés au vêlage : la maîtrise du vêlage est indispensable à la survie des veaux nouveau-nés. La mortalité suite au vêlage intervient principalement entre la naissance et jusque dans les 24 à 48 premières heures de vie. Les difficultés au vêlage peuvent avoir des origines multiples telles que : mauvaise prévision du moment du vêlage, mauvaise préparation, hygiène insuffisante, dystocie, etc. Les facteurs de risque sont nombreux, on peut citer particulièrement la parité : en effet, la mortinatalité est plus élevée chez les primipares notamment lors d’une mauvaise croissance de la génisse. Des problèmes d’alimentation, infectieux ou de parasitisme sont aussi des exemples de facteurs aggravants ou déclenchants.
  • Les diarrhées néonatales: elles concernent les jeunes veaux depuis leur naissance jusqu’à un mois d’âge. La mortalité suite aux diarrhées concerne principalement les veaux dans leurs premiers jours de vie. Cette maladie peut être d’origine alimentaire et/ou infectieuse (bactéries, virus, parasites). En cas de diarrhée, le veau va subir une perte d’eau et d’électrolytes responsable d’une déshydratation pouvant être plus ou moins grave. À terme, le veau peut se retrouver en hypothermie (température corporelle en dessous de 38,5°C) et être très affaibli. Sa mort peut alors survenir très rapidement si la diarrhée n’est pas correctement prise en charge.
  • Les maladies respiratoires : elles concernent quant à elles les veaux dans leurs premiers jours à premières semaines de vie. Virus et bactéries sont les principales causes de signes cliniques pouvant être graves chez le veau notamment de la fièvre et des difficultés respiratoires importantes.
  • Les infections ombilicales sont aussi des causes possibles de mortalité.

Outre le taux de mortalité qui est un paramètre important à connaître, il est surtout intéressant de noter l’âge des veaux morts car les causes majeures de mortalité différent en fonction des tranches d’âge.

 

Comment faire baisser le taux de mortalité des veaux ?

 

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La maîtrise du taux de mortalité est plurifactorielle. En effet, de nombreux facteurs de risques peuvent influer sur la mortalité des jeunes veaux. De plus, il s’agit en général d’une association de plusieurs facteurs plutôt que d’un facteur unique. Il est important d’avoir en tête que tout ce qui peut affaiblir le veau et/ou favoriser le développement d’agents pathogènes peut engendrer la mort du veau. Les principaux facteurs de risques que l’on peut citer sont les suivants parmi une liste non exhaustive :

  • Distribution du colostrum: un veau naît sans anticorps pour assurer des défenses immédiatement efficaces, il est donc nécessaire de lui fournir rapidement une protection optimale contre les agents pathogènes pouvant être responsables de maladies néonatales. De ce fait, une mauvaise gestion de la distribution du colostrum aux veaux (colostrum administré pas suffisamment tôt, dans de mauvaises quantités ou encore de qualité insuffisante) peut affaiblir les jeunes animaux et les rendre plus vulnérables aux agents pathogènes pouvant à terme avoir des répercussions sur leur santé, leur croissance et leur survie. Il est démontré qu’un défaut de transfert colostral multiplie par 2 le risque de mortalité ;
  • Hygiène et soins du veau en cas de maladies (notamment les diarrhées néonatales et les affections respiratoires) : les veaux malades doivent être rapidement pris en charge par l’éleveur sous peine non seulement de voir leur état s’aggraver mais aussi de potentiellement contaminer les autres veaux ;
  • Vaccination : la mise en place de mesures préventives telles que la vaccination permet de limiter le risque d’apparition de certaines maladies, notamment les maladies respiratoires et les diarrhées. Le protocole de vaccination des veaux et des mères (qui transmettront leurs anticorps via le colostrum) doit être discuté avec votre vétérinaire en fonction de la situation de l’élevage ;
  • Gestion de l’alimentation du veau (ou de la mère pour les veaux sous la mère) : une mauvaise quantité, qualité, température de distribution du lait ou encore une mauvaise préparation font partie des facteurs de risques ;
  • Conduite du vêlage (prévision du moment de la mise-bas, surveillance durant le vêlage, hygiène, détection d’une dystocie, nursing, etc.) ;
  • Conduite d’élevage (logement, ambiance, ventilation, éviter les courants d’air, écarts de température, limiter au maximum les contaminations, allotement, entretien de la litière, etc.) ;
  • Génétique (notamment la conformation de la mère) ;

Tous ces facteurs de risques peuvent être maîtrisés afin de diminuer le taux de mortalité et de morbidité des veaux mais aussi de manière générale éviter les potentiels impacts sur leur bien-être, leur santé et leur croissance. Dans tous les cas, il ne faut pas hésiter à se faire aider en réalisant un bilan de sa conduite d’élevage ou un audit afin d’identifier les points clés sur lesquels vous pouvez avoir un impact afin de diminuer le taux de mortalité au sein de votre élevage.

Références bibliographiques :

– Description de la mortalité des veaux dans les exploitations françaises d’élevage de

bovins allaitants ; MOUNAIX B. (1), ROUSSEL P. (2), RIBAUD D. (3), ASSIE S. (4), SEEGERS H. (4). Renc. Rech. Ruminants, 2011, 18

– Elevage des veaux et risques de mortalité et de troubles de santé en exploitations laitières ; C. FOURICHON, H. SEEGERS, F. BEAUDEAU ; Renc. Rech. Ruminants 1996 , 3, 143 – 148