Diarrhée & poids du veau : quel lien ?

Diarrhée & poids du veau : quel lien ?

Diarrhée & poids du veau : quel lien ? 1300 867 Calf Lyte Plus

Le poids du veau est un facteur à ne pas négliger par l’éleveur, que ce soit en élevage laitier ou allaitant, au regard des nombreux impacts qu’il peut avoir sur la santé, les performances des veaux et par extension ses conséquences économiques. Il fait partie des critères de la croissance du veau. La croissance se définit comme un accroissement des dimensions corporelles de l’animal mais aussi de son développement morphologique. Ainsi, lorsqu’il s’agit du poids, on parle de croissance pondérale. Concernant la taille (notamment la hauteur au garrot), on parle de croissance staturale. Quant au développement de la morphologie de l’animal, il s’apprécie par sa conformation.

 

Croissance pondérale

Il est possible d’évaluer la croissance pondérale à l’aide de plusieurs paramètres. Les 2 paramètres suivants sont ceux majoritairement utilisés :

  • Poids vif (PV) : il s’agit du poids de l’animal dans son ensemble (de sa masse), exprimé en kilogrammes. En comparant le poids vif d’un veau à une courbe de référence (selon le type, la race et l’âge de l’animal), on peut évaluer ses performances de croissance ;
  • Gain moyen quotidien (GMQ) : il s’agit du gain de poids vif de l’animal entre 2 pesées consécutives, exprimé en grammes par jour.

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Afin de connaître la croissance pondérale d’une vache, il est intéressant de réaliser une courbe d’évolution de son poids à intervalles réguliers en se basant sur des mesures du poids vif en fonction du temps. Si l’on trace un graphique représentant l’évolution du poids vif d’un veau en fonction du temps, on obtient alors une courbe sigmoïde : la croissance démarre lentement au stade fœtus puis augmente progressivement dès la naissance pour arriver à un plateau qui est le poids vif à l’âge adulte. En revanche, le graphique représentant le GMQ en fonction du temps a l’aspect d’une courbe de Gauss : on a une première phase d’augmentation jusqu’à un point maximal appelé point d’inflexion (correspondant au moment de la puberté) puis une décroissance progressive jusqu’à l’âge adulte. À savoir que la vitesse de croissance d’un veau est à son apogée au moment de la puberté. Ces courbes sont représentatives de l’évolution de la croissance pondérale en temps normal chez un veau sain. En cas de maladie entraînant une perte de poids ou de carence alimentaire, les courbes peuvent se voir modifiées.

On note 3 différentes phases dans la croissance pondérale d’un veau :

  • Croissance prénatale : elle a lieu au sein de la mère durant la gestation ;
  • Croissance pré-sevrage : elle a lieu depuis la naissance du veau jusqu’à son sevrage ;
  • Croissance post-sevrage : elle a lieu depuis le sevrage du veau jusqu’à l’âge adulte.

En effet, il est important de distinguer ces 3 phases car la naissance et le sevrage sont des périodes critiques qui influent sur le poids vif du veau.

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Facteurs d’influence du poids du veau

Plusieurs facteurs peuvent avoir un impact sur le poids d’un veau. On peut notamment citer les facteurs suivants :

  • Race : la croissance d’un veau diffère selon le format adulte qui varie lui-même selon les différentes caractéristiques de la race. Ainsi, plus le format adulte est grand, plus le GMQ sera également grand. La croissance sera donc plus longue et l’âge adulte atteint plus tardivement ;
  • Type de la race (laitier, allaitant ou mixte) ;
  • Âge ;
  • Caractère précoce ou tardif : L’animal est dit précoce dès lors qu’il a atteint son stade adulte plus tôt que la normale. Il est dit tardif dès lors qu’il a atteint son stade adulte plus tard que la normale ;
  • Génétique ;
  • Sexe ;
  • Environnement de croissance durant la gestation : concernant la croissance prénatale, le format de la vache gestante influe directement sur le format du fœtus. On peut également citer la conformation de l’utérus de la mère tout comme la présence d’une gémellité. L’alimentation de la mère, mais aussi sa santé, sont d’une importance capitale pour la croissance du futur veau. En effet, les maladies de la mère durant la gestation peuvent influer sur la croissance du fœtus ;
  • Environnement de croissance après la naissance : à partir de la naissance, le colostrum joue un rôle fondamental dans la croissance du veau. Un colostrum de bonne qualité, administré tôt et dans une quantité adéquate permet au veau non seulement de se doter d’une immunité contre les maladies (comme les diarrhées néonatales par exemple) mais aussi de lui apporter les nutriments nécessaires à sa croissance. De plus, un veau malade peut potentiellement voir sa croissance affectée. De même, l’alimentation du veau par la suite aussi bien quant à la qualité nutritionnelle qu’à la quantité ingérée influe sur le poids du veau. Lors de la croissance pré-sevrage, la qualité du lait, et donc sa valeur nutritionnelle, est importante. Pour les veaux sous la mère, l’alimentation de la mère doit être optimisée de manière à produire le meilleur lait possible. Le climat peut également avoir des effets sur la croissance du veau, aussi bien directement en influant sur la thermorégulation (besoin de plus d’énergie pour réguler sa température) qu’indirectement en pouvant favoriser l’apparition de certaines maladies durant ses premières semaines de vie.

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Intérêt de suivre le poids d’un veau

Concernant les génisses, le suivi de la croissance (notamment depuis la naissance jusqu’à 6 mois d’âge) est important pour leurs performances de reproduction et donc l’âge de mise à la reproduction mais aussi pour leurs performances de production notamment à la première lactation. Le suivi du poids permet d’ajuster au mieux la ration pour optimiser l’âge au premier vêlage. En allaitant, la gestion du poids des veaux permet d’optimiser la production de viande.

Peser un veau avec précision est nécessaire pour pouvoir adapter au mieux les rations alimentaires, aussi bien pour améliorer les performances du veau que pour éviter un surcoût alimentaire. Un calcul doit être fait sur le ratio prise lactée / consommation d’aliments solides (fourrages, concentrés) jusqu’au sevrage aussi bien dans un souci d’économie financière que pour un gain de temps. Il est important de ne pas oublier que la consommation d’aliments solides contribue au développement du rumen du veau.

De manière générale, une tenue de ces données vous permet de comparer vos résultats non seulement par rapport aux références de la race mais aussi aux moyennes nationales et régionales. Cela permet également de débloquer de potentiels leviers d’action pour améliorer votre conduite d’élevage ainsi que votre rendement.

 

Références bibliographiques

  1. L. Troccon, M. Petit. Croissance des génisses de renouvellement et performances ultérieures. INRA

Productions Animales, Paris: INRA, 1989, 2 (1), pp.55-64. hal-00895854

  • À la naissance, un veau pèse en moyenne entre 30 et 50 kg selon le type, la race et le sexe. Puis, les objectifs de croissance pondérale diffèrent. Par exemple, pour une génisse laitière, l’objectif est qu’elle atteigne autour de 200 kg à 6 mois d’âge. De nombreux index sont aujourd’hui disponibles en fonction de la race et du type de race pour comparer le poids d’un veau à un instant t à un poids de référence de sa catégorie. Par ailleurs, le poids âge type (PAT), soit le poids vif d’un veau à un âge type en fonction de sa race, est intéressant pour évaluer ses performances de croissance. En général, en allaitant, les âges type choisis pour mesurer le poids vif d’un veau sont la naissance, 120 jours (fin de l’alimentation lactée) et 210 jours.

  • De nombreux outils sont aujourd’hui disponibles et de plus en plus spécifiques à une race donnée vous permettant de déterminer le poids des veaux avec le plus de précision possible. Il existe 2 moyens pour calculer le poids d’un veau :

    • La pesée à l’aide d’une balance : elle permet de mesurer individuellement le poids vif d’un veau à un instant t. Il est préférable d’effectuer une pesée à la même heure à chaque fois afin d’éviter les variations pondérales sur la journée ;
    • La barymétrie : elle permet de mesurer individuellement le poids vif d’un veau à un instant t à l’aide d’un ruban métrique. Le ruban doit être placé autour du thorax de l’animal juste derrière le garrot pour mesurer le tour de poitrine et ne doit pas être trop serré. Une correspondance de poids est en général présente sur le ruban en fonction de la circonférence obtenue. Dans le cas contraire, des tableaux permettent de faire correspondre cette valeur à un poids donné. Cette méthode reste cependant moins précise que la pesée.
  • Le poids d’un veau à 1 an est très variable car il dépend de la race, du sexe, de la génétique, de la précocité, de l’alimentation mais surtout des stratégies de conduite du troupeau. Si l’animal est destiné à l’engraissement pour la production de viande, l’objectif est de maximiser la croissance. En effet, les jeunes bovins lourds mâles de races bouchères peuvent atteindre 550 kg et plus à 1 an d’âge. Concernant les génisses qui renouvelleront le troupeau, c’est leur poids qui détermine leur puberté et non leur âge. Ainsi, les femelles sont pubères à environ 60% de leur poids en races à viande et 40% en races laitières. Pour des raisons de rentabilité, la précocité sexuelle est de mise tout en minimisant les coûts d’élevage des génisses. En élevage laitier, l’objectif est généralement d’avoir le premier vêlage vers 24-26 mois. Le poids à 15 mois se situe ainsi autour de 400 kg en race Holstein. En élevage allaitant, du fait que les vêlages doivent être groupés et que les races soient moins précoces, l’objectif est de faire vêler les génisses avant 36 mois. Ainsi, le poids à 1 an d’une génisse blonde d’Aquitaine peut atteindre 380-400 kg. Retenons que le poids du veau à 1 an est très dépendant des objectifs technico-économiques de chaque élevage, d’autant plus que les retards de croissance sont rattrapables en dehors des 3-4 premiers mois de vie qui sont cruciaux pour l’avenir du veau.